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Aux origines du mois des fiertés : les émeutes de Stonewall



Le mois du juin est l’occasion de célébrer dans plusieurs pays du monde le combat pour les droits LGBTQIA+. D’abord limité aux Pride et aux Marches des fiertés - manifestations destinées à revendiquer la liberté et l’égalité des orientations sexuelles et des identités de genre - , l’événement s’est progressivement étendu à tout le mois de juin. Mouvement venu des États-Unis, Bill Clinton est le premier président a déclaré officiellement le mois de juin comme étant le mois des fiertés en 1999. Aux origines de cet évènement : les émeutes de Stonewall.


Pour comprendre l’origine de ces Marches et plus largement le mois des fiertés, il faut remonter une cinquantaine d’années en arrière. Direction la ville de New York, dans la nuit du 27 au 28 mai 1969. À cette époque, l’homosexualité est pénalisée et les bars ne sont pas autorisés à servir des personnes gays, lesbiennes, bisexuelles ou transgenres, à l’exception de certains bars tenus par la mafia qui contourne la loi grâce à la corruption. La majorité d’entre eux sont obligés de mener une double vie. Dans la « Big Apple », certains trouvent refuge dans les bars gays et lesbiens de Christopher Street, artère principale de Greenwich Village. Ces lieux constituent leurs seuls points de rencontres, mais les descentes de police sont fréquentes. Les drag Queen sont systématiquement contrôlées et embarquées. Lors de l’année 1969 ont lieu les élections municipales, le maire démocrate sortant, John Lindsay, veut prouver qu’il lutte contre la criminalité et ordonne des raids dans les bars de Greenwich Village.


Le soir du 27 mai, la police décide de faire une descente dans le Stonewall Inn, club clandestin privé et insalubre. La confrontation commence à dégénérer et des clients sont battus violement à même le sol et arrêtés de façon arbitraire. Mais c’est la fois de trop et ils décident de ne pas se laisser faire. Ils commencent à protester en lançant des projectiles sur la police. Dans la rue, quatre cent personnes s’agglutinent devant le Stonewall Inn, parmi elles, habitants du quartier, drag queen, homosexuels et activistes. La foule se déchaîne, jets de pierres, pièces, bouteilles en verre, c’est une révolution. Les forces de l’ordre perdent la maîtrise de la situation et sont obligées de battre en retraite à l’intérieur du bar. Le raid conduit à trois nuits de protestations et de confrontations dans les rues de Christopher Street. Stonewall Inn devient alors un symbole de l'affirmation de la cause homosexuelle et de leur résistance face aux abus qu'ils subissent.


Un an jour pour jour après les émeutes de Stonewall, acte de naissance du mouvement LGBT américain, 2000 manifestants défilent pour la Christopher Street Gay liberation day parade, ancêtre des Pride. Ils marchent de Greenwich Village jusqu’à Central Park, affichant les slogans « Gay is good », « Je suis ton pire cauchemar et ton plus beau fantasme » ou encore « Sortons du placard ». La révolte s’accompagne d’une politisation du mouvement. Il voit la création d’organisations de défense des droits homosexuels comme le Gay Liberation Front présidé par Craig Rodwell, organisateur de cette première Marche des fiertés. Presque cinquante ans plus tard, en 2016, le président Barack Obama désigne le site des émeutes comme monument national en reconnaissance de la contribution de ces événements aux droits des homosexuels. La mairie de Paris a quant à elle inauguré en 2019 la Place des émeutes de Stonewall au sein du quartier du Marais.



Article écrit par Cannelle Louisy-Gabriel


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