Aujourd'hui, vendredi 6 octobre, à Oslo, le Prix Nobel de la paix a été attribué, à la journaliste iranienne et militante des droits humains Narges Mohammadi.
Défenseure de la cause des femmes en Iran, âgée de 51 ans, en détention à Téhéran depuis un an, c'est « son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous » qui est ainsi mis en lumière. C'est la deuxième fois qu'une Iranienne est ainsi soutenue par le comité du Prix Nobel. On se souvient, il y a tout juste vingt ans, que le même prix avait été remis à la militante et avocate iranienne Shirin Ebadi, autre activiste pour la défense des droits humains.

Narges Mohammadi n'a en effet jamais cessé le combat pour les droits humains. Arrêtée pour la première fois en 1998, puis entre 2010 et 2012 pour son appartenance au DHRC, le Defenders of Human Rights Center, une organisation de défense des droits humains en Iran créée justement par sa prédécesseure Shirin Ebadi. De nouveau arrêtée en 2016 et condamnée à seize ans de prison pour avoir dirigé une organisation opposée à la peine de mort, Narges Mohammadi avait été libérée en 2020 avant d’être de nouveau emprisonnée en 2021.
La famille de Narges Mohammadi a réagi à l'attribution du prix Nobel dans un message écrit en dédiant "ce prix à l'ensemble des Iraniens et en particulier aux femmes et aux filles iraniennes qui ont inspiré le monde entier par leur courage et leur combat pour la liberté et l'égalité", tout en précisant que cela représente "un moment historique et important pour la lutte pour la liberté en Iran".
Souhaitons que l'attribution de ce prix participe à faire reculer, sur le terrain, l'obscurantisme et toutes les violences qui y sont liées, car comme l'a dit Mme Reiss-Andersen, la présidente du Comité « Le prix [Nobel] de la paix de cette année récompense également les centaines de milliers de personnes qui, au cours de l’année écoulée, ont manifesté contre les politiques des régimes théocratiques en matière de discrimination et d’oppression contre des femmes », soit 551 manifestants, dont 68 enfants et 49 femmes, tués par les forces de sécurité, et des milliers d’autres arrêtés (Source : Iran Human Rights (IHR).
Michelle JEAN-BAPTISTE
Présidente de l'association
Humains en action
Comentários