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Bilan mondial 2021 : les droits humains toujours plus brutalisés

2020-2021. La planète a pris définitivement un très mauvais tournant en matière de respect des droits humains. Une dégradation qui coïncide avec l’apparition de la pandémie mondiale du Covid-19, il y a deux ans. Mais d’autres fléaux majeurs ont contribué à ce renversement inquiétant : l’intensification des conflits, le renforcement des dictatures, la haine propagée par les réseaux sociaux, et le drame climatique.


La situation, déjà grave en 2020, s’est clairement détériorée en 2021. Le monde est rentré maintenant pleinement dans une période de méfiance, d’inquiétude, de violence et de danger, au niveau aussi bien international, national, que local. Les ravages causés par les nouveaux fléaux sont nombreux : augmentation de la pauvreté, des inégalités, de la faim ; poursuite des terribles vagues migratoires et accroissement des réfugiés ; atteintes aux droits des enfants et des femmes ; attaques encore plus appuyées contre la liberté d’expression.


La solidarité est loin d’avoir été suffisante pour répondre à la hauteur des enjeux, même si les bonnes volontés sont nombreuses. Mais le grand basculement vers moins de paix, de coopération et de justice, est à l’œuvre.

La pandémie, révélatrice des égoïsmes nationaux


Les pays riches se sont repliés sur eux-mêmes l’an dernier, tentant de résoudre d’abord les graves problèmes qui se posent chez eux. Le Covid-19 et ses conséquences sanitaires, économiques et sociales occupent tous les médias et les tous les esprits, occultant la situation des pays pauvres ou en conflit, dont l’état est beaucoup plus préoccupant.

Le Covid-19 et ses conséquences sanitaires, économiques et sociales occupent tous les médias et les tous les esprits, occultant la situation des pays pauvres ou en conflit, dont l’état est beaucoup plus préoccupant.

La Déclaration universelle des droits de l’homme, édictée en 1948, avait permis des progrès significatifs en matière de respect de l’être humain, en l’espace de près de 75 ans. Cette déclaration est désormais sérieusement égratignée.


Certains doux rêveurs auraient pu penser que la pandémie mondiale, et ses 10 à 15 millions de morts en deux ans selon les estimations et non selon les chiffres officiels, auraient créé un soudain élan de coopération internationale, un électrochoc puissant. Il n’en a rien été, bien au contraire. En 2020, les Etats avaient déjà réagi en ordre dispersé, chacun menant globalement sa propre politique. En 2021, l’absence de solidarité a encore été plus choquante, alors que les vaccins commençaient à se déployer dans les pays du Nord, mais pas dans ceux du Sud. Le 13 décembre dernier, le Docteur Tedros, directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indiquait ainsi que dans les pays développés, 65% de la population avaient reçu une injection au moins et 8% seulement dans les pays les plus pauvres. Un mauvais calcul d’ailleurs pour les pays riches, puisque l’absence de vaccination favorisent l’émergence de nouveaux variants, qui atteignent ensuite la Terre entière.


Une nouvelle guerre froide

Nous assistons ainsi à la constitution accélérée de deux blocs géopolitiques très fortement antagonistes, les États-Unis et leurs alliés d’une part, et la Chine et la Russie d’autre part - et leurs partenaires.

Autre inquiétude, la multiplication des conflits, aussi bien globaux que locaux. Nous assistons ainsi à la constitution accélérée de deux blocs géopolitiques très fortement antagonistes, les États-Unis et leurs alliés d’une part, et la Chine et la Russie d’autre part - et leurs partenaires. Un avant-goût de la guerre froide de 1947 à 1991 entre les deux super puissances de l’époque, les USA et l’URSS, et leurs associés respectifs ? Entre ces deux géants, aucune guerre directe n’a alors existé, mais de nombreux conflits, impliquant leurs États alliés, ont eu lieu. Aujourd’hui, la Russie fait feu de tout bois pour essayer de retrouver sa grandeur passée. Elle menace à ses frontières l’Ukraine, intervient dans de nombreux pays par le biais du Groupe Wagner, une force paramilitaire composée de mercenaires : au sein même déjà de l’Ukraine (Donbass, après l’annexion de la Crimée), en Syrie, en Libye, au Mali, en République centrafricaine… Les droits humains en font les frais, ces soldats mal contrôlés massacrent et tuent en toute discrétion.

En politique extérieure, la Chine fait de plus en plus belliqueuse à l’égard de Taïwan, mais aussi en mer de Chine méridionale, et a créé une dépendance et une allégeance économique et financière d’une majeure partie des pays africains. Les États-Unis, pour contrer la Chine, ont créé un pacte de défense stratégique avec l’Australie et le Royaume-Uni (prénommé « Aukus »), et hausse le ton contre la Russie, notamment en ayant plus de considération pour l’OTAN, mis à mal par Donald Trump. L’avenir ne présage rien de bon.


Violences à tout va en Afrique et au Moyen-Orient


Les conflits locaux ont été et sont désormais légions. Interétatiques entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, mais aussi internes au sein d’une même pays. De très nombreux Etats d’Afrique sont le théâtre de déchaînements. Dans la région du Tigré en Ethiopie, l ‘ONU indiquait en novembre dernier « que les massacres, enlèvements, tortures, violences sexuelles, qui sont le quotidien des civils, pouvaient être qualifiés de possibles crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, commis par toutes les parties du conflit ».


Dans la région du Tigré en Ethiopie, l ‘ONU indiquait en novembre dernier « que les massacres, enlèvements, tortures, violences sexuelles, qui sont le quotidien des civils, pouvaient être qualifiés de possibles crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, commis par toutes les parties du conflit »

La liste des pays touchés par la violence est bien longue, souvent pour des luttes de pouvoir ou pour imposer l’islamisme radical : Libye, Somalie, Soudan, Niger, Mali, Nigeria, Guinée, République centrafricaine, Mozambique, République démocratique du Congo, Afrique du Sud… Le Proche et Moyen-Orient et sa périphérie ne pas en reste avec la guerre sans fin entre Israël et la Palestine, les guerres oubliées mais dévastatrices du Yémen et de la Syrie, les attentats en Irak, la répression brutale des femmes et des opposants en Afghanistan depuis la reprise du contrôle du pays aux Américains par les talibans le 15 août dernier.


Renforcement des dictatures


Le renforcement des dictatures met aussi à mal des droits humains. En cette matière, c’est un mouvement généralisé et de grande ampleur qui se fait sentir. Vladimir Poutine, le tsar de Russie, qui a signé en mai dernier une loi lui permettant de rester au pouvoir jusqu’en 2036, est de plus en plus impitoyable avec toute opposition. Alexandre Loukachenko, le dirigeant autoritaire de la Biélorussie, a été réélu à l’été 2020 à la suite d’un scrutin frauduleux, et a aussi depuis la main encore plus lourde. En Iran, l’ultra-conservateur Ebrahim Raïssi a remplacé le « modéré » Hassan Rohani à la présidence du pays en juin dernier. Rien de très rassurant. En Afghanistan, le terrifiant Émirat islamique est de retour, on l’a vu, après 20 ans d’absence.


Et le nuage noir des régimes toujours plus oppressifs n’en finit pas de couvrir toute la planète.

Et le nuage noir des régimes toujours plus oppressifs n’en finit pas de couvrir toute la planète. Le dictateur chinois Xi Jinping, président à vie depuis 2018, qui règne sur 1,4 milliard d’habitants, se montre de plus en plus agressif. En Birmanie, le 1er février dernier, la junte militaire reprend totalement le pouvoir par un coup d’État, et sa répression pourrait être qualifiée de « crimes contre l’humanité », explique l’ONU. Et puis, restent les pays qui sont depuis longtemps des dictatures : Corée du Nord, Kazakhstan, Vietnam, Arabie Saoudite, Syrie, Cuba et bien d’autres…


Ce qui est inquiétant, c’est que dans un même mouvement, des démocraties ont été fragilisées l’an dernier, alors que ces régimes politiques sont le plus souvent des défenseurs des droits humains. Or, dans la plus puissante des démocraties jusqu’alors, les États-Unis, le Capitole, le siège du pouvoir législatif, a été entouré par des milliers de manifestants, puis envahi violemment le 6 janvier 2021 par des émeutiers partisans de Donald Trump, qui contestaient l’élection de Joe Biden à la présidence du pays, alors qu’aucune preuve de fraudes n’a jamais été avancée. Résultat : 5 morts et plus de 140 blessés. Le pays reste encore profondément coupé en deux, avec deux blocs qui se détestent, et le nouveau président a certes pu faire voter en novembre un plan d’investissements dans les infrastructures de 1200 milliards de dollars, mais n’a pas pu faire passer le programme de refonte du système de protection sociale et de lutte contre le réchauffement climatique, évalué à 1750 milliards de dollars, bloqué par un sénateur démocrate de la Virginie-Occidentale, Joe Manchin. Un coup dur pour des réformes progressistes.


Fragilisation des démocraties


La majorité démocrate est étroite au Sénat et à la Chambre des représentants, et pourrait être renversée lors des élections législatives de mi-mandat en novembre prochain. L’ex-président Donald Trump reste en effet très puissant.

La majorité démocrate est étroite au Sénat et à la Chambre des représentants, et pourrait être renversée lors des élections législatives de mi-mandat en novembre prochain. L’ex-président Donald Trump reste en effet très puissant. Et la première économie du monde pourrait être alors conduite à l’immobilisme, mais surtout à l’accentuation des tensions internes.


L’Europe, un autre grand bloc démocratique, est aussi affaiblie. L’Union Européenne (UE) a perdu le 1er janvier 2021 un de ses membres le plus puissant, le Royaume-Uni, et deux autres nations font preuve d’une dérive autoritaire, s’attaquant à certains droits fondamentaux. La Commission européenne a lancé fin décembre une procédure d’infraction contre la Pologne, à la suite d’arrêts de son tribunal constitutionnel contestant la primauté du droit européen. La commission estime que ce tribunal n’est pas indépendant et impartial. Déjà, l’UE avait engagé un bras de fer avec Varsovie à propos de réformes judiciaires accusées de saper l’indépendance des juges.


La Hongrie de Viktor Orban est aussi visée sur les risques de corruption et la capacité de l’appareil judiciaire à lutter contre eux, mais aussi sur ces décisions en matière de droit d’asile et pour une loi accusée de porter atteinte aux droits des personnes LGBT.


La haine propagée par les réseaux sociaux


La parole rationnelle est discréditée, l’émotion, le ressentiment, prennent le dessus.

Un autre fléau devenu particulièrement virulent (il a aidé à l’assaut du Capitole, à la campagne contre le vaccin du Covid-19… ) est la haine, la violence, la désinformation, le complotisme véhiculés par les réseaux sociaux, les médias extrémistes ou ceux qui diffusent la propagande des régimes autoritaires. Beaucoup de citoyens n’écoutent que ces canaux de communication, estimant que les médias traditionnels leur mentent. Ces réseaux sociaux s’attaquent à des minorités dites responsables de tous les maux, les Juifs, les musulmans, les noirs, les journalistes... Ces réseaux sont aussi vecteurs du radicalisme islamique, du suprémacisme blanc, des mouvements néo-nazis, de l’exaltation de la supériorité supposée d’une nation par rapport à une autre ... Ils prennent enfin à partie les scientifiques, les grands laboratoires pharmaceutiques soupçonnés de s’entendre forcément entre eux, les élites inévitablement arrogantes et méprisantes… La parole rationnelle est discréditée, l’émotion, le ressentiment, prennent le dessus. Les systèmes de modération des médias sociaux jouent souvent mal leur rôle de garde-fou. Internet, qui est un outil formidable, peut aussi s’avérer très dangereux.


Le déni d’une catastrophe climatique


Dernier grand fléau, la crise environnementale. Les catastrophes climatiques exceptionnelles de l’an dernier ont aussi bien montré que la prise de conscience des ravages du réchauffement climatique et de la pollution n’était pas rentrée dans les esprits. Et que le rapport très alarmiste du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) du mois d’août dernier n’avait pas entraîner des mesures radicales à l’issue de la COP 26, la grand-messe où se sont réunis en novembre les dirigeants de la planète. La rivalité et la méfiance grandissante entre les États sont passés par là. « Notre planète fragile ne tient qu’à un fil. Nous sommes toujours au bord d’une catastrophe climatique. Il est temps de passer en mode urgent », a déclaré, à l’issue du sommet, Antonio Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies. Mais la réduction rapide, profonde et soutenue des émissions de gaz à effet de serre n’est pas à l’ordre du jour. Bien au contraire. L’augmentation de la production de pétrole, de gaz, et de charbon se poursuit sans scrupule, l’appât du gain et le refus de changer de mode de production et consommation l’emportant sur tout le reste. Le grand déni continue année après année.

L’augmentation de la production de pétrole, de gaz, et de charbon se poursuit sans scrupule, l’appât du gain et le refus de changer de mode de production et consommation l’emportant sur tout le reste.

L’augmentation de la pauvreté et des vagues migratoires


Une des conséquences de ce grand basculement est l’augmentation de la pauvreté, de la faim, des inégalités entre le Nord et la Sud. « Plus d’un demi-milliard de personnes sont plongées dans l’extrême pauvreté en raison des coûts des soins de santé, qu’elles doivent payer de leur propre poche », expliquait en décembre l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Banque mondiale. La pandémie a perturbé les systèmes de santé et a déclenché la pire crise économique depuis 1930. « Plus de 45 millions de personnes sont à la limite de la famine dans le monde », avertissait aussi en novembre dernier le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies. L’Afghanistan, le Yémen, la Syrie, l’Éthiopie, la Somalie, l’Angola, le Kenya, le Burundi, Haïti, sont touchés.


Les vagues migratoires et leurs lots de catastrophes n’ont pas cessé en 2021, en Europe et aux Etats-Unis. Selon l’ONG Caminando Fronteras, plus de 4400 migrants sont morts ou ont disparus en mer en tentant de rejoindre l’Espagne en 2021, soit deux fois plus qu’en 2020.

Les vagues migratoires et leurs lots de catastrophes n’ont pas cessé en 2021, en Europe et aux États-Unis. Selon l’ONG Caminando Fronteras, plus de 4400 migrants sont morts ou ont disparus en mer en tentant de rejoindre l’Espagne en 2021, soit deux fois plus qu’en 2020. Des migrants nombreux tentent leur chance de la Libye, qui les accueille brutalement, mais de nombreux naufrages sont aussi à déplorer. En Europe de l’Est, Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a aussi fait venir du Moyen-Orient des milliers de migrants par avion, pour les masser à la frontière polonaise, et mettre sous tension l’Union Européenne, et se venger ainsi des sanctions occidentales, liées à son élection frauduleuse. Une partie des migrants a regagné la Biélorussie, et devrait être rapatrié dans leurs pays, mais pas tous. Fin novembre, le naufrage et la mort de 27 migrants essayant de rejoindre le Royaume-Uni lors de la traversée du détroit du Pas-de-Calais avait fait la une de l’actualité.

Aux États-Unis, entre octobre 2020 et août 2021, le pays a interpellé 1,5 million de personnes à la frontière avec le Mexique, les migrants venant d’Amérique centrale fuyant la grande misère et les conflits, selon « Le Monde » du 24 septembre 2021. Un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 20 ans ! Le plafond historiquement bas d’accueil de réfugiés décidé par Donald Trump (15000 personnes) a été relevé à 62500 en 2021 par Joe Biden, et sera doublé en 2022. Mais cela reste une goutte d’eau face à l’ampleur du drame.


Plus généralement, au niveau planétaire, plus de 84 millions de personnes ont été contraintes de quitter leurs foyers en 2021 , déplacées de force souvent dans leurs propres pays, selon des chiffres fournis en novembre par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Un chiffre en augmentation par rapport à 2020 et 2019, qui étaient toutes deux des années record en termes de nombre de personnes déplacées de force dans le monde.


Les atteintes aux droits des enfants et des femmes



« 100 millions d’enfants supplémentaires vivent désormais dans la pauvreté multidimensionnelle, à cause de la pandémie, une augmentation de 10% depuis 2019 (...) Avant la pandémie, 1 milliard d’enfants souffraient au moins d’une privation grave ».

Autre conséquence du grand basculement, les atteintes aux droits des enfants, des femmes et des minorités. « La Covid-19 est la plus grande crise mondiale en 75 ans d’histoire de l’UNICEF », déclarait le 10 décembre 2021 le Fonds des Nations unies pour l’enfance. L’agence indiquait alors que l’on estime que « 100 millions d’enfants supplémentaires vivent désormais dans la pauvreté multidimensionnelle, à cause de la pandémie, une augmentation de 10% depuis 2019 ». Et d’ajouter : « Avant la pandémie, 1 milliard d’enfants souffraient au moins d’une privation grave ».


Dans le monde, les filles et les femmes ont connu une régression de leurs droits l’an dernier. L’exemple le plus criant est celui de l’Afghanistan, où, depuis l’arrivée des talibans, il leur est quasiment interdit de travailler, de faire du sport ou d’aller à l’école secondaire. Mais les interdictions ne s’arrêtent pas là. Le ministère pour la Promotion de la vertu et la Prévention du vice, déjà très redouté pendant le premier régime taliban (1996-2001), formule toujours plus d’interdictions : les femmes ne peuvent ainsi pas se retrouver dans l’espace public sans la présence d’un tuteur masculin ; celles désirant voyager doivent être accompagnées par un homme de leur famille proche ; les commerçants doivent décapiter leurs mannequins en plastique (!)…


Les atteintes à la liberté d’expression


Pour finir cette longue liste d’abus, il ne faut pas oublier les grandes atteintes à la liberté d’expression, symbolisées par l’emprisonnement en début d’année dernière d’Alexeï Navalny, le grand opposant à Vladimir Poutine en Russie, après une tentative d’empoisonnement à l’été 2020. Depuis, il croupit dans une colonie pénitentiaire, subissant un régime très dur pour des fautes fabriquées de toutes pièces. Par ailleurs, la Cour suprême russe, à la solde du pouvoir, vient de dissoudre l’ONG Memorial, la plus connue des associations de défense des droits de l’homme, gardienne de la mémoire des victimes de la terreur stalinienne, mais aussi recensant les répressions actuelles.


La Cour suprême russe, à la solde du pouvoir, vient de dissoudre l’ONG Memorial, la plus connue des associations de défense des droits de l’homme, gardienne de la mémoire des victimes de la terreur stalinienne, mais aussi recensant les répressions actuelles.

La Chine continue sa politique de répression de la liberté d’expression, en enfermant dans des camps de rééducation jusqu’à 1 millions de musulmans ouïghours et kazakhs (selon les estimations) dans la province du Xinjiang , au nord-ouest du pays. Les habitants de Hong Kong et de sa région perdent aussi peu à peu toute possibilité de s’exprimer librement, depuis la loi sur la « sécurité nationale » de juin 2020 et les élections législatives de décembre 2021, dont l’opposition a été écartée. Autre scandale en date, la championne de tennis chinoise Peng Shuai, qui avait allégué avoir été violée par un haut dirigeant du pays, après avoir disparu un temps, ne semble plus depuis pouvoir communiquer librement. Le président de l’association des joueuses de tennis (WTA) a annoncé début décembre la suspension des tournois en Chine.


Les droits humains, une conquête de tous les jours


Ce tableau très noir ne prend pas en compte la mobilisation des citoyens et des citoyennes, des associations, des ONG, des institutions … qui font un très gros travail pour alléger la souffrance de millions de personnes. Mais la régression des droits humains est tellement forte qu’il faudrait des moyens beaucoup plus puissants pour la contrer.


Pour cette raison, toutes initiatives, même petites, en faveur du respect de la dignité de la personne, sont à saluer. Comme le disait Audrey Azoulay, la directrice générale de l’UNESCO, le 10 décembre 2020, « souvenons-nous que les droits de l’homme ne sont pas un acquis de toujours, mais une conquête de tous les jours, pour laquelle il faut, aujourd’hui et demain, nous mobiliser ».


Souvenons-nous que les droits de l’homme ne sont pas un acquis de toujours, mais une conquête de tous les jours, pour laquelle il faut, aujourd’hui et demain, nous mobiliser.
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