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Les Droits Humains de nouveau en grand danger à l'échelle planétaire




Nous y sommes … En 2020, une chape de plomb semble avoir recouvert la terre entière et ses 8 milliards d’habitants. La pandémie de coronavirus apparaît comme le dernier des grands bouleversements, après une succession de dérèglements majeurs apparus en ce début du 21ème siècle. Du coup, nous assistons actuellement à un basculement accéléré de notre monde vers plus de peurs, d’angoisses, de sentiments d’insécurité, de replis sur soi, de tensions, de violences, de conflits, de guerres. L’atmosphère générale est particulièrement électrique. Les droits humains en font les frais, car les populations se tournent vers les tenants d’un ordre fort, vers les régimes autoritaires et nationalistes, voire dictatoriaux, censés leur redonner de l’apaisement. Et ces régimes, l’histoire l’a montré, font finalement peu de cas de la personne humaine.


Les droits humains, surtout énoncés magistralement à partir de la fin du 18ème siècle, dans la déclaration d’indépendance américaine (1776) et dans celle en France des droits de l’homme et du citoyen (1789), sont mis à mal à l’échelle planétaire.



« Plus de 800 millions de personnes pourraient être sous-alimentées cette année dans le monde, selon un rapport de l’ONU de juillet 2020, la pandémie augmentant le nombre de personnes touchées de 20%. »

Ainsi, les droits que l’on peut considérer comme fondamentaux, vivre, manger à sa faim, se loger, subvenir à ses besoins, avoir accès aux soins médicaux, se sentir au minimum en sécurité, sont malmenés. Plus de 800 millions de personnes pourraient être sous-alimentés cette année dans le monde, selon un rapport de l’ONU de juillet 2020, la pandémie augmentant le nombre de personnes touchées de 20%. Les nécessiteux, les sans domicile fixe, les mendiants, ne semblent jamais avoir été aussi nombreux. Les couvertures médicales sont de plus en plus onéreuses, quand elles ne sont pas abordables, tout simplement. Même les classes moyennes sont touchées et s’appauvrissent, expliquant en grande partie la victoire de Donald Trump en 2016 à la présidence des Etats-Unis, ou la crise des Gilets Jaunes en France en 2018-2019.


Des principes souvent chèrement acquis sont de plus en plus souvent écornés : l’égalité, les libertés de pensée, d’expression, de réunion, d’association, de se syndiquer, de la presse, de la religion, le droit de vote, le droit d’asile, … Les inégalités se creusent, les classes moyennes s’appauvrissent de part et d’autre du globe et se retrouvent souvent à manifester violemment dans la rue. Dans beaucoup de pays, l’opposition est muselée, près de 900 journalistes ont été assassinés ces dix dernières années à travers le monde, selon l’UNESCO (2 novembre 2020). Le droit d’exercer sa religion, même de façon pacifique, est rendu difficile. Le droit de vote peut s’avérer être un parcours du combattant, le droit d’asile est très difficile à obtenir, …



« Le mouvement de lutte des femmes contre les agressions sexuelles, #MeToo aux Etats-Unis, a certes fait boule de neige sur toute la planète. Mais le combat est loin d’être gagné. »

Les droits des laissés-pour-compte pendant longtemps, acquis plus récemment, ceux des enfants, des femmes, des handicapés, des minorités ethniques ou sexuelles … sont souvent remis en question. Des enfants encore plus nombreux ne vont plus à l’école pour aider leurs familles, tombées dans la misère. Le droit à l’avortement subit des attaques de plus en plus prononcées. Le mouvement de lutte des femmes contre les agressions sexuelles, #MeToo aux Etats-Unis, a certes fait boule de neige sur toute la planète. Mais le combat est loin d’être gagné. De même, le mouvement «Black Lives Matter », pour défendre les noirs américains des violences racistes, n’est pas au bout de ses peines, bien au contraire. La France n’est pas en reste, comme le violent passage à tabac fin novembre 2020, par plusieurs policiers blancs, d’un producteur de musique noir. Enfin, l’homophobie prend de l’ampleur dans tous les pays du monde.


Certes, ce n’est pas la première fois que l’humanité sombre dans le noir, voire dans la cruauté, même depuis que les droits humains ont été inscrits dans le marbre il y a plus de 200 ans. A cet égard, le début du 20ème siècle a été épouvantable pour les droits humains : boucherie mondiale de 14-18, Grande Dépression économique planétaire de 1929, purges à grande échelle sous l’ère de Staline, cataclysme de la deuxième guerre mondiale, extermination massive des Juifs, …


Les grands désastres mondiaux semblaient derrière nous


Mais après la barbarie mondiale sans égale de 39-45, et la proclamation solennelle, notamment par les pays les plus influents de la planète, de la déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 par l’Organisation des Nations Unies, il semblait exister un réel désir de défendre de mieux en mieux les droits humains. D’ailleurs, pendant la cinquantaine d’années qui ont suivi, la notion des droits humains a été élargie, légiférée et des dispositifs ont été créés pour surveiller la violation de ces droits. De plus, les droits sociaux ont été mieux défendus après le deuxième conflit mondial, de 1946 à 1975, pendant les « Trente Glorieuses », période durant laquelle une grande partie des pays développés a connu une forte croissance économique et une augmentation du niveau de vie.


Les grands désastres mondiaux semblaient désormais derrière nous, même si cette accalmie générale restait toute relative : certains pays ou régions du globe connaissaient des conflits très sanglants, notamment liés à la guerre froide, de 1945 à 1991 (Indochine, Corée, Algérie, Vietnam, …), sans compter les grandes révolutions dévastatrices en vies humaines de la Chine de Mao. Par ailleurs, l’euphorie des « Trente Glorieuses » avait laissé place à de l’insécurité, de l’inquiétude, après les chocs pétroliers de 1973 et de 1979, qui avaient vu les cours du brut monter en flèche, et entraîné une crise économique larvée, avec la chute de la consommation, l’augmentation massive du chômage, et l’apparition de la pauvreté, même dans les pays occidentaux. Mais, même si la situation de beaucoup devenait plus difficile, l’espoir d’un retour à meilleure fortune était partagé par une partie de la population.


« Cinq grands fléaux sont apparus dans un espace de temps très court : de nouvelles crises économiques majeures à l’échelle de la planète (2008, 2020) ; la mondialisation à outrance ; la réouverture des guerres de religions ; le réchauffement climatique ; et la crise sanitaire internationale avec le coronavirus. »

Peine perdue ! Cette accalmie relative n’aura eu qu’un temps. L’histoire semble se répéter, malheureusement. Nous voyons arriver des signes avant-coureurs d’une grand cataclysme mondial, si nous n’y prenons garde, qui ne manquent pas de toucher déjà les droits humains. Cinq grands fléaux sont apparus dans un espace de temps très court : de nouvelles crises économiques majeures à l’échelle de la planète (2008, 2020) ; la mondialisation à outrance ; la réouverture des guerres de religions ; le réchauffement climatique ; et la crise sanitaire internationale avec le coronavirus.


Comment, dès lors, ne pas s’alarmer de la situation actuelle ? Les conflits religieux ont entraîné des catastrophes majeures : attentats du 11 septembre 2001, embrasement de tout le Moyen-Orient et de ses confins (Afghanistan, Irak, Syrie, califat islamique, Yémen), attentats sauvages multipliés en Europe et dans toute l’Afrique sahélienne. A chaque fois, les droits humains régressent fortement.


Comment, dès lors, ne pas s’inquiéter des conséquences des crises économiques, qui apportent leurs lots de faillites, de chômeurs toujours plus nombreux, de pauvreté, de misère, de faim, de famines, de morts ? D’où les centaines de milliers de migrants, dont nombre d’entre eux périssent ; les multiplications de camps surchargés de réfugiés, qui n’ont souvent accès qu’au strict minimum pour subsister. Mais aussi le durcissement de régimes comme la Turquie, l’affaiblissement de l’Union Européenne, dont beaucoup de pays se replient sur eux-mêmes. Et la situation explosive dans la première puissance économique du monde, les Etats-Unis, avec deux moitiés de la population qui semblent irréconciliables, en dépit de l’élection récente du démocrate Joe Biden. A chaque fois, les droits humains marquent un fort recul.


Comment, enfin, ne pas s’alarmer du dérèglement climatique et des catastrophes qu’il engendre ? Sécheresses, incendies gigantesques, inondations, nuages d’insectes, insécurité alimentaire, montée des eaux, tsunamis, tremblements de terre, tempêtes, ouragans, cyclones, pollution des airs, des eaux et des océans, … A chaque fois, les êtres humains sont marqués dans leurs chairs.


Devant tant de fléaux, de nombreuses personnes peuvent sentir le besoin d’intervenir, selon ses capacités et dans un esprit de fraternité. C’est pour cela qu’une association comme « Humains en action », qui agit pour la défense des droits humains, semble plus que jamais d’actualité.

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